La plus haute cour de l’UE déclare que le CBD n’est pas un stupéfiant

La plus haute cour de l’UE déclare que le CBD n’est pas un stupéfiant

Deux jours après la publication de mon dernier article, dans lequel j’ai discuté des implications potentielles de la décision préliminaire de la Commission européenne (la Commission) de réglementer le cannabidiol (CBD) dérivé de la fleur de chanvre en tant que stupéfiant, la plus haute juridiction d’Europe, la Cour de justice de l’Union européenne (la CJUE), a pesé sur la question.

Dans une interprétation historique de la Convention unique des Nations Unies sur les stupéfiants de 1961 (la Convention unique), le tribunal de cinq juges a estimé que le CBD dérivé de la plante entière de chanvre n’est pas un stupéfiant.

En 2018, la Cour d’appel d’Aix-en-Provence a demandé à la CJUE de déterminer si une interdiction de commercialisation du CBD dérivé de la plante entière de chanvre était contraire au droit de l’UE. En cause dans l’affaire était la poursuite d’une société CBD qui commercialisait des produits de vapotage contenant de l’huile de CBD extraite de la plante entière de chanvre, ce que la loi française interdit (seules la fibre et les graines de chanvre peuvent être utilisées à des fins commerciales). Cependant, le CBD utilisé dans les produits commercialisés était extrait de chanvre légalement cultivé et transformé en vertu de la loi tchèque.

Bien que la CJUE ait reconnu qu ‘«une interprétation littérale des dispositions de la Convention unique pourrait conduire à la conclusion que […] CBD […] extrait d’une plante du genre Cannabis […] constitue un extrait de cannabis [….]», Le tribunal a également souligné le fait que:

[S]car le CBD ne contient pas d’ingrédient psychoactif dans l’état actuel des connaissances scientifiques… il serait contraire à l’objectif et à l’esprit général de la Convention unique de l’inclure dans la définition de «drogues» au sens de cette convention en tant qu’extrait de cannabis .

Par sa décision (appelée «décision préjudicielle» parce que le tribunal a été invité à interpréter le droit d’un État membre de l’UE), la CJUE a levé le voile sur le statut juridique international trouble du CBD produit légalement en déclarant que le célèbre cannabinoïde n’est pas une drogue en vertu de la Convention unique, et donc, en vertu du droit de l’UE, qui fait expressément référence à la Convention unique.

Par conséquent, les États membres de l’UE n’ont pas le droit d’interdire la commercialisation de produits à base de CBD fabriqués légalement (c’est-à-dire des produits légitimes) parce que ces produits relèvent clairement des dispositions de l’UE sur la libre circulation des marchandises et, en tant que tels, devraient être échangés sans restrictions entre les États membres de l’UE.

Cette décision historique de la CJUE est significative car elle lie tous les États membres de l’UE, pas seulement la France. Cela signifie que les gouvernements de l’UE qui sévissent contre la vente et la commercialisation des produits CBD devront modifier leurs lois et réglementations. En outre, la décision devrait aider à clarifier et à harmoniser les lois fragmentées de la CDB et la réglementation des États membres de l’UE. En fait, peu de temps après la publication de l’arrêt de la CJUE, les États membres de l’UE, y compris un groupe de législateurs allemands, ont exprimé la nécessité de réglementer rapidement la fabrication, la vente et la commercialisation des produits CBD dans l’UE.

Cette décision juridique devrait également être contraignante pour la Commission, qui n’a pas encore pris de décision définitive sur la question de savoir si le CBD dérivé de la fleur de chanvre doit être traité comme un stupéfiant dans le contexte des demandes de nouveaux aliments. Vous vous souviendrez peut-être de mon dernier article que l’examen préliminaire de la Commission pour traiter le CBD comme un stupéfiant reposait sur une lecture littérale de la Convention unique. Par conséquent, étant donné le raisonnement juridique de la CJUE, il est difficile d’imaginer que la Commission s’écarterait de cette logique, bien que certains commentateurs prévoient que la Commission pourrait tarder à reconnaître la décision pour des raisons politiques. Pourtant, la décision de la Commission annulée, il ne fait aucun doute que l’arrêt de la CJUE représente un grand pas en avant vers la création d’un marché européen de la CDB plus compétitif, qui pourrait même faciliter la suppression des barrières commerciales internationales.

Nathalie pratique hors du bureau de Portland de Harris Bricken et se concentre sur le cadre réglementaire des produits CBD dérivés du chanvre («CBD de chanvre»). Elle est une autorité sur l’application de la FDA, la loi sur les aliments, les médicaments et les cosmétiques et d’autres lois et réglementations concernant le chanvre et les produits CBD à base de chanvre. Elle conseille également des clients nationaux et internationaux sur la vente, la distribution, la commercialisation, l’étiquetage, l’importation et l’exportation de ces produits. Nathalie s’exprime fréquemment sur ces questions et a fait des apparitions dans les médias nationaux, notamment sur le Marketplace de NPR. Pendant deux années consécutives, Nathalie a été sélectionnée comme une «étoile montante» par Super Lawyers Magazine, un honneur décerné à seulement 2,5% des avocats éligibles de l’Oregon. Nathalie contribue également régulièrement au blog Canna Law de son cabinet.